La terre domine parce que c’est à partir d’elle que tout commence.
C’est de cette terre aussi que se joue la différence. Les tons dorés en évoquent sa richesse.
Ils disent l’abondance des éléments qui composent ce terroir. Ils parlent aussi du contraste de la chaleur et de la nuit, des sillons tracés au jour le jour et du jeu d’équilibre que suppose le bon vin.
Entre tension et fête de l’aboutissement d’une année d’attentions et de soins portés à la vigne,
les vendanges alternent travail intense et joie. Il y a la solennité de la récolte des fruits
de la vigne, ce moment décisif où aucun écart n’est possible. Il y a aussi ce temps de la gourmandise où l’on en goûte les fruits.
Baignés dans des lumières d’été indien, des gestes concentrés et précis s’enchainent dans un mouvement presque sans fin du matin jusqu’au soir. Comme dans un orchestre où chacun joue sa partition, on entend la musique de cette succession de mouvements répétés. Ces cadences visuelles donnent le tempo de ces corps en action où comme dans une danse virtuose, cette passation ininterrompue de gestes, révèle l’énergie et la grâce.
La récolte est ce temps suspendu où, portée par l’élan du travail collectif, s’expriment allégresse et réjouissance d’un aboutissement heureux. Dans cette image de vendangeurs comme un tableau sans âge où chacun prend la pause sans se le dire, on ressent le travail physique de la vendange et, sur leur visage, la fierté de participer à cette oeuvre, celle des prémices de l’élaboration d’un grand nom du vin.
Après la récolte, on suit le raisin sur son chemin vers les chais. Qu’il soit transporté, trié ou sélectionné, le soin qui lui est porté est ce que l’on retient de ces gestes qui l’accueillent.
Ce personnage au fond de sa cuve pourrait être un rocker, son corps nous parle de l’énergie qu’il vient de déployer comme un combat ; son regard dirigé vers le bas semble aussi apprécier la fin de ce dur labeur.
Des signes sont omniprésents. Il y a dans les chais des tuyaux infinis ; des lignes droites et puis des courbes. Il y a aussi ces fils tendus du palissage dans le paysage de la vigne, ses lianes et les liens qui la retiennent. Ces fils évoquent cette longue chaine de gestes du travail de la vigne. A travers ce lien tendu entre les hommes, s’enchainent des tâches précises où chacun connait précisément sa place. Ils sont aussi cette connexion très forte entre l’extérieur et les chais où la nature majestueuse manifeste toujours sa présence.
Dans ces images, les ombres récurrentes où surgit la lumière ajoutent d’autres fils, ceux qui conduisent le regard vers d’autres histoires. Elles évoquent aussi le mystère : ce qui reste dans la part d’ombre de l’élaboration d’un grand cru.